Dans le secteur de l’Internet, il n’est pas rare de recevoir des propositions de partenariats où l’on vous propose en échange de votre service – qui vous coûte or et argent -, de la « visibilité ». Ce à quoi je réponds invariablement :
J’accepterais volontiers, mais mes salariés refusent obstinément d’être payés en visibilité.
N’allez cependant pas croire que cela n’arrive que sur Internet. La presse traditionnelle, semble-t-il, n’est pas en reste.
François Taillandier est un écrivain notable qui contribue aussi à différents journaux. Il avait déjà écrit deux articles pour le journal Libération quand, pour le troisième, la feuille progressiste lui proposa… de ne pas le payer.
Voici un extrait (issu du groupe sur Facebook : « Journalistes et pigistes francophones ») de la réponse de François Taillandier :
Je n’accepte pas que le travail des écrivains ne soit pas rémunéré – dès le moment où c’est une commande. Pas plus que je ne trouve juste la façon dont on fait aujourd’hui travailler les jeunes pigistes (je l’ai été) pour des rémunérations misérables.
[…] Au reste, j’ai déjà fait ce genre de refus à d’autres organes de presse. […]
Mais enfin, un journal de la Gauche Généreuse De Droit Divin qui traite ainsi les gens – c’est quoi ?
On ne connaît que trop bien la profonde difficulté économique que traverse la presse ; mais aussi longtemps que les journaux ne comprendront pas que leur (hypothétique) avenir repose d’abord sur le lien qui unit les journalistes aux lecteurs, ils continueront sans espoir leur descente en enfer.